Trottez, trouvez un carton,

Dans un carton, mixez les journaux avec les articles sur le SDF,

Essayez d’obtenir un mélange sans sourire. 

Ajoutez du vent de larmes en pluie,

Puis 3 grammes de vols répétés de la société moderne. 

Versez alors la pauvreté sur une plaque d’argent sans teint. 

Enfournez le tout dans un squat miteux et odorant. 

Démoulez le rat qui se cache dans un trou de souris et laissez-le mordiller votre sac de couchage,

Ca pourrait vous chatouiller, ne rigolez pas !

Sur et pour la tyrannie : 

Fouettez les passants bien gentiment en les gratifiant de votre plus beau sourire sans aucune joie
et mélangez-y une bouffée de cigarette. 

Versez la misère encore tiède, cela permettra de se rouler en boule sans casser le parquet grinçant. 

Étalez toutes ses émotions sur une épaisseur de sang transis de froid. 

Émiettez les coeurs glacés et répartissez-les dans les corps humides des sans-logis. 

Roulez avec précaution les visages déformés par l’alcool. 

Coupez les filets de secours et réservez le coin de trottoir encore libre au grè de vos envies. 

Pour servir, saupoudrez de mauvaise conscience les riches dans leur transhumance. 

Décorez de vêtements crasseux. 

Enfin, ajoutez une goutte de whisky pour assaisonner le quartier tout en restant très discret. 

Honorez ce cri de douleur d’un mégot encore chaud.

Vous sentirez dans cette préparation, le goût de déjà vu des sans domicile fixe que vous croisez dans les rues de la ville.